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Data Source: BnF Archives et manuscrits
F.1-36. Honoré Bovet, Apparicion maistre Jehan de Meun. L’Apparition maistre Jehan de Meun fut rédigée par Honoré Bovet (1345 ?-1405), prieur de Salon, en 1398. Satire violente contre les abus de l’époque, le texte est aussi un plaidoyer pour la défense de la duchesse d’Orléans, rendue responsable, en raison de ses origines lombardes, de la maladie du roi Charles VI. Contrairement au Français 811 qui lui était dédié, le manuscrit ne comporte pas de dédicace à Valentine Visconti, mais le copiste a transcrit à la fin de l’ouvrage (f. 36) l’apostrophe, inspirée de l’histoire de Suzanne (Livre de Daniel, chap. 13), qui lui est adressée : « Belle Susanne, par sa grant saintité …-… revendrons en esté ». Comme l’a noté Guillaume Petit dans son inventaire de 1518, « … au commancement [du Français 810] a aucune epistre a Monseigneur d’Orleans et une petite question latine disputee pro et contra, assavoir mon : se juxte les terme du droict commun, on pourroit appeler du pape, lequel vouldroit grever le roy » (Omont, Anciens inventaires…, I, p. 23-24, n° 153). Le manuscrit contient, en effet, une dédicace à Jean de Montaigu, une épître à Louis d’Orléans et une dissertation latine sur la soustraction d’obédience à la papauté, qui ne figurent pas dans le Français 811. Le manuscrit été doté du sigle M dans l’édition d’Arnold, du sigle P1 dans celle de Hanly. Il présente une moins bonne version que le Français 811. Les vers 29-30 et 43-46 manquent dans V (ou P2). Les lignes 146-147 ne figurent pas dans M (ou P1). F. 1-v. [Dédicace à Jean de Montaigu]. « Mon redoubté Seigneur, j’ay escript un petit libel en cestuy chault temps, en la saison de la chace de l’esprevier. Car tout ainsy que les grans seigneurs s’esbatent lors au plus gay gibier de l’annee …-… Car tout appertement, il est adviz qu’il soit courroucé contre son pueple par especial quant il nous a osté la tres clere lumiere de sainte Eglise et laissié prendre tel avancement aux annemis de nostre foy » (éd. Hanly, p. 58-60). F. 1v-2. [Lettre à Louis d’Orléans]. « A monseigneur le duc d’Orleans (rubr.) ». « Tres hault Prince et mon tres redoubté Seigneur, Combien que que vous ayez assez affaire sur les occupacions mondaines et sur le gouvernement de vostre terre et de vos subgiez …-… Ly sains Esperiz vous tiengne tousjours en sa sainte garde, et aprez ceste gloire mondaine et de petite duree vous emmaint a la pardurable. Amen. Et sy aura nom cestuy petit libel : L’apparicion maistre Jean de Meun » (éd. Hanly, p. 60-62). F. 2v-3. [Dissertation latine]. « Pro evidencia materiarum in hoc libello tractarum, et eciam pro eo quia per dominum patriarcam artham super eis scribere fui, diu non est, requisitus, videntur necessario scribende questiones subsequentes ». « Prima est utrum a papa qui verissimiliter creditur velle regem gravare stantibus terminis juris communis possit licite appellari …-… et per Guillelmum de Montelao in sacramentali titulo de indulgentiis et per antiquos .XI. .q. .III. .III. .c. et si dominus et T. Julianus, et quia pro nunc sum aliis negociis occupatus ulterius non procedam » (cf. Hanly, p. 250-258). F. 4-35v. [Texte]. « A tous ceulx qui vouldront ouyr parler de verité soit de par Dieu donnee bonne perseverance de la soustenir et de la dire, quant lieu sera et proffit sans aucun offendre non deuement ». « En mon deport aprés soupper, heure bien tarde, alay ens le jardin de la Tournelle hors de Paris, qu fu jadiz maistre Jehan de Meun …-… Dieux scet les merveilleux cas que j’en ay veux et ouy dire. Sy prie a Dieu qu’il mette en cuer au roy nostre sire et a vous et a tous ceulx du grant Conseil de prendre aucun bon adviz sur refformacion de telz excez, et vous doint bonne vie et longue. Amen » (éd. Hanly, p. 62-160). F. 36. [Épître à la duchesse d’Orléans]. « Le prieur en la fin du livre parle a madame d’Orleans (rubr.) ». « Belle Susanne, par sa grant sainteté / Fut diffamee sans nulle verité, / Et condempnee par tres faulx jugement / A prendre mort assez vilainement …-… C’est vraye chose, vraye conclusion / Que tous baraz sormont leauté. / Tres haulte dame, entendés ma chançon. / Aprés yver, revendrons en esté » (éd. Hanly, p. 160). « De par vostre povre serviteur, le prieur de Sallon, docteur en decret (rubr.) ». Gloses : 40 gloses en latin, souvent tirées des auteurs classiques et des Décrétales : édition critique par Hanly (op. cit. p. 163-231). Quelques gloses faisant référence aux évènements politiques récents et aux abus décriés, sont identiques dans les deux manuscrits. D’autres, destinées à Jean de Montaigu, ne figurent pas dans le Français 811. Gloses identiques: Français 810, f. 5v / Français 811, f. f. 4v : évocation d’un gouvernement plus juste ; Français 810, f. 7v / Français 811, f. 6 : référence à la folie de Nabuchodonosor dans le livre de Daniel pour évoquer la folie du roi ; Français 810, f. 9 / Français 811, f. 7v : allusion à la sédition des maillotins (mars 1382) ; Français 810, f. 17 / Français 811, f. 15v, 16 : prophétie annonçant la défaite de Nicopolis (25 septembre 1396) et l’emprisonnement de Jean sans Peur. Gloses commentant, sous des formes différentes, les mêmes termes : Français 810, f. 29 / Français 811, f. 27 (v. 1393) : diatribe contre les abus du clergé ; Français 810, f. 30v / Français 811, f. 28 : commentaire sur la saignée (« flobotomia »). Gloses particulières au manuscrit : évocation de l’Arbre des Batailles qu’il a dédié à Charles VI en 1389 : « Unde venit dominium plenius disputavi in libro quem feci pro rege qui vocatur Arbor bellica… » ; exhortation à Jean de Montaigu à propos de son rôle de conseiller royal (f. 1) ; rappel des devoirs des princes et des rois (f. 1v-2) ; évocation du Roman de la Rose (f. 4v) : « O benedicte Deus, in quanta scientia et sensu naturali habundat ille liber ». En revanche, la franchise dont l’auteur fait preuve dans sa critique du luxe des princes de ce monde dans le Français 811 n’apparaît pas ici (Français 811, f. 18 et 18v). L’allusion à l’histoire de Suzanne (Livre de Daniel, chap. 13), victime des faux témoignages à l’exemple de la duchesse d’Orléans, figure au f. 8, mais manque la supplique qui lui est adressée personnellement dans le Français 811 (f. 17v) : « Utinam domina mea Aurelianensis… ». C’est peut-être, parce que la dissertation sur la soustraction à l’obédience du pape a été transcrite au début du volume, qu’aucune glose n’est consacrée au sujet (cf. ms. Français 811, f. 22, 24v).
Data Source: Jonas
Data Source: Europeana regia
Le membre du Conseil à qui Honoré Bovet demande dans sa dédicace de « mettre en diligence avec le roi » les abus à réformer qu’il expose dans son ouvrage, est vraisemblablement Jean de Montaigu (vers 1349-1409), le futur grand-maître de l’Hôtel du roi (1401 à 1409), favori du roi Charles VI dès son avènement au trône. La rubrique indiquant, au recto du f. 1, le nom du dédicataire est effacée. Les armoiries représentées dans l’écu de la scène de dédicace, telles qu’elles sont aujourd’hui visibles, ne sont pas exactement celles des Montaigu : « d’argent, à la croix d’azur cantonnée de 4 aiglons de gueules » (cf. Anselme, VI, p. 377). On reconnaît, cependant, une croix de gueules et quatre aigles de gueules et le volume est considéré comme celui qui lui fut offert le 1er janvier 1399 (n. st.). Il existait trois autres exemplaires du manuscrit : l’original, adressé à Louis d’Orléans, n’est connu qu’à travers les dédicaces àValentine Visconti et Jean de Montaigu. Le second, offert à Valentine, est le ms. Français 811. Une dernière copie fut offerte au duc de Bourgogne, Philippe le Hardi. Le 17 octobre 1409, Jean de Montaigu, arrêté sur l’ordre de Jean sans Peur était décapité aux Halles de Paris. Ses biens, confisqués, furent attribués, par lettres de Charles VI datées du 26 octobre de la même année, au dauphin Louis, duc de Guyenne (1397-1415). Vingt manuscrits provenant de la librairie du château de Marcoussis furent remis, sur son ordre, à la Librairie du Louvrepar son précepteur Jean d’Arsonval (BnF, ms. Français 2700 [Inv. A], f. 37, art. 911-930) : le texte d’Honoré Bovet correspond à l'article 928 : « La Vision du prieur de Sallon, de lettre de note, historié et couvert de cuir a empraintez, a .II. fermoers d’argent dorez ».Le manuscrit est mentionné dans les inventaires postérieurs de la Librairie: 1° Inventaire de 1411 [Inv. D] : « Item la Vision du prieur de Sallon, de lettre de note, historiee et enluminee, couverte de cuir vermeil a empraintes, a .II. fermoirs d’argent dorez, commençant ou .II.e foillet : beaux livres. Il avoit, et ou derrenier en lettre rouge : Le prieur en la fin » (BnF, ms. Français 2700, f. 133v, art. 939) 2° Inventaire de 1413 [inv. E] : « Item la Vision du prieur de Salon, de lectre de note, historiee et enluminee, couverte de cuir vermeil a empraintes, a deux fermoirs d’argent dorez, commençant ou .II.e foillet : beaux livres. Il avoit, et ou derrenier en lettre rouge : Le prieur en la fin » (BnF, ms. Français 9430, f. 64, art. 914) 3° Inventaire de 1424 [inv. F] : « Item la Vision du prieur de Salon, de lettre de note, historié et enluminé, couvert de cuir vermeil a empraintes, a deux fermouers d’argent dorez, comanceant ou .II.e fo. : beaux livres. Il avoit, et ou dernier en lettre rouge : Le prieur en la fin : XX s. p. » ( (Bibl. Mazarine, ms. 2030, art. 211). Les mots repères indiqués dans les inventaires D et E figurent à la première ligne du f. 2 : « [escripre plusieurz] beaulx livres. Il avoit [son estude …]. La rubrique du début du f. 36 commence par l’incipit du dernier feuillet : « Le prieur en la fin [du livre parole a madame d’Orleans] (rubr.)».Le manuscrit entra, à une date indéterminée, dans la collection de Louis de Bruges, seigneur de La Gruthuyse dont la bibliothèque, constituée à partir de 1460, comprenait quelque cent cinquante volumes. Ses armes se distinguent, à la lampe de wood, sous l’écu de France au bas du f. 1 : « écartelé en 1 et 4 de sable à une croix d’or, 2 et 3 de gueules à un sautoir d’argent ». La mention indiquant la couleur de la reliure, que l’on trouve sur nombre de ses manuscrits, se lit au verso du f. 36 : « grone » : cf. BnF., Français 793, Français 1421 (Baurmeister – Laffitte 1992, p. 193-195).On ignore les circonstances du passage de la bibliothèque de Louis de Bruges dans la Librairie royale de Blois : cadeau spontané de son fils Jean de Bruges à Louis XII ou saisie royale ? Le volume figure dès le début du XVIe siècle dans les inventaires de la Bibliothèque royale : 1° inventaire de 1518, n° 153 (Blois) ; 2° inventaire de 1544, n° 1426 (Blois) ; 3° inventaire de 1622, n° 828 (Rigault II) ; inventaire de 1645, n° 835 (Dupuy I) ; invenraire de 1682, n° 7202 (Regius). Cotes inscrites au recto du f. 1 : [Rigault II] « huit cents vinct huit », [Dupuy I] 835, [Regius] 7202.
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