Paris. Bibliothèque nationale de France, Département des manuscrits, Français 1863

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  • Titre attesté :
    • François Demoulins de Rochefort, Dialogue sur le jeu
  • Autre forme de la cote :
    • Département des manuscrits, Français, 1863
    • Paris. Bibliothèque nationale de France, Département des manuscrits, Français 1863
    • PARIS, Bibliothèque nationale de France, Manuscrits, fr. 01863
    • Paris. BnF, Français 1863
  • Conservé à : Paris. Bibliothèque nationale de France, Département des manuscrits
  • Date de fabrication :
  • Lieu de fabrication :
  • Écriture :
    • Ecrit par François Demoulins de Rochefort avec une encre noire brûnatre, rouge et bleue
  • Décoration :
    • Enluminé par un artiste anonyme. 5 miniatures
  • Support : Parchemin
  • Composition :
    • A+15 ff.+[2]
  • Dimensions :
    • 250 x 170 mm (just. 180 x 120 mm)
  • Aspects codicologiques :
    • 4 cahiers : 1 cahier de 2 ff. (A-1, ancienne contregarde et garde volante), 1 cahier de 8 ff. (2-9) ; 1 cahier de 6 ff. (10-15), 1 cahier de 2 ff. (garde volante et ancienne contregarde), précédés et suivis de 3 ff. de papier.
      Pas de réclames. Signatures apposées par le relieur au XVIIIe siècle.
      Foliotation à l'encre noire, XIXe siècle
    • Amboise. A+15 ff.+[2], 250 x 170 mm (just. 180 x 120 mm).
  • Réglure :
    • Réglure légère à la mine de plomb
  • Reliure :
    • Reliure de maroquin rouge aux armes et chiffre royaux, fin du XVIIIe siècle. Titre « DIALOGUE » au dos ; tranches mouchetées. Le deuxième feuillet de papier de part et d’autre du manuscrit présente pour filigranes d’une part neuf cercles disposés en losange et une queue, et d’autre part les termes « L. DENARD BERRY ».
      Aux feuillets de parchemin correspondant à l’ancienne contregarde, traces de report de l’ancienne reliure textile de soie noire, avec attaches des rubans, XVIe siècle.
      Reliure restaurée en 2014 : rattachement du plat supérieur, restauration des mors, des coins, des chants et des coiffes (dossier BnF-ADM-2014-106605-01)
  • Estampille :
    • Estampille de la Bibliothèque Royale au XVIIe siècle

Manifeste IIIF

Présentation du contenu

Source des données : BnF Archives et manuscrits

  • Texte :
    Chanoine de l’église Saint-Pierre-et-Sainte-Radegonde de Poitiers, François Demoulins apparaît dès 1501 dans les comptes de Louise de Savoie comme « maistre d’école » de son fils, François d’Angoulême, futur François Ier. Ses œuvres n’ont pas été imprimées (sauf une) mais il nous reste un nombre important de manuscrits présentant presque tous la même écriture. On reconnaît aussi dans le Dialogue deux des traits les plus caractéristiques des textes de Demoulins selon Anne-Marie Lecoq : l’adhésion complète aux thèses de l’humanisme chrétien et la recherche d’un grand style oratoire en français.
    F. 2-13v : Dialogue sur le jeu. Commence par : "Francisci Demoulins, Pictonis, dialogi subsequentis argumentum. L'indigne precepteur de monseigneur se trouvant separé de curialle pencee, en la ville d'Amboise, l'an mil cinq cens et cinq [...]". Finit par : "[...] demourer en joye sempiternelle avec toy, par les sieclez des siecles. Amen".
    Le cœur du Dialogue consiste d'une discussion entre « le Confesseur » et « le Pénitent » à propos du jeu, dont les répliques sont respectivement signalées à l’encre rouge et bleue tantôt par leur nom, tantôt par un pied-de-mouche. Le Pénitent confesse avoir abusé des cartes et des dés et tente de s’en justifier, le Confesseur lui rétorqueune longue diatribe contre le jeu, au cours duquel les plus grands vices de l’homme se dévoilent, et stigmatise les faux docteurs - surtout les ecclésiastiques - qui se livrent ainsi à la colère et à l’avarice. Le Jeu appartient au domaine de la Folie, vice antithétique de la Prudence qui « tient toutes vertuz avec elle ». Se livrer au jeu, c’est enfreindre la loi de « Dame Prudence » et mériter son courroux, ce que le Pénitent dit craindre plus que tout. Pour se repentir de ses méfaits, le Confesseur conseille donc au Pénitent de demander « mercy » à la miséricordieuse Vertu. Cette Dame qui a des réactions humaines est plus qu’une simple allégorie, c’est le double de Louise de Savoie comme nous le confirme la miniature du f. 2v.
    Le Confesseur définit la sagesse comme le refus de se laisser entraîner par les quatre passions mauvaises : Joie et Vaine Espérance, Douleur et Crainte. Il conseille au Pénitent de faire son examen de conscience quotidien et lui enseigne à faire acte de contrition et à prier la Trinité, la Vierge, les anges et les saints, ainsi qu’on le voit au f. 11v.
    F. 14-v : Balade adressée premièrement aux Graces, secundement à la très puissante dame, à laquelle l’auteur en grande humilité fait présent de son œuvre.
    Ces vers surprennent par quelques accents ronsardiens. L’auteur supplie ainsi les Grâces de l’aider et de le juger non pas sur le résultat mais sur l’intention de son ouvrage. Il fait des Grâces les symboles du courage, du don et du bénéfice, symboles de sa situation. Il a en effet le courage de présenter son œuvre à la « magnificque princesse » (Louise) parce qu’il l’a déjà vue recevoir de petits dons avec grand plaisir, et c’est ce plaisir qui constitue le bénéfice de l'auteur.
    F. 14v-15 : Rondeau.
    F. 15 : "Aultre rondeau contre le jeu".

    Décoration :
    Quatre miniatures (ff. 2, 2v., 11v. et 13v.) illustrent et explicitent le contenu des deux textes. Une cinquième en médaillon (f. 14v.) représente l’auteur en prière devant Louise de Savoie.
    f. 2 : Le manuscrit s’ouvre sur l’illustration à mi-page (115 x 150 mm) du vice décrit par Demoulins. On trouve disposé autour d’une table de jeu ceux qui auraient dû lui échapper par leur condition : un cardinal et un roi à gauche, un moine au centre. Apparaît à droite le Pénitent, de dos, jouant aux dés avec un maître d’école, qui n’est pas l’auteur, comme on a pu le penser, mais un mauvais maître, selon Anne-Marie Lecoq. Tout autour, les personnifications des Vices attisées par le jeu attendent que la table se libère : de part et d’autre « Avaricia » cramponnée à ses sacs d’or et « Ira » s’arrachant les cheveux, au fond de la salle « Metus » (la Crainte) à l’œil exorbité et « Dolor » plongé dans le désespoir. Au premier plan, « Gaudium breve » se réjouit pour signifier les brèves joies suscitées par le hasard du jeu, tandis que la géante « Spes magna » illustre les grandes espérances qu’il fait naître.
    f. 2v : L’illustration suivante adopte un format similaire (100 x 135mm), on y retrouve à droite le Pénitent dialoguant avec le Confesseur, vêtu de gris. Sur la gauche se déploie la cour harmonieuse et vertueuse de Dame Prudence, antithétique du Vice. A la manière des « Saintes Conversations » on retrouve « Prudencia », en trône et sous un dais, flanquée à gauche de « Justicia », « Fortitudo » et « Temperentia » et à droite de « Spes », « Fides », « Amor » et « Caritas » soutenant « Paupertas ». L’assimilation de Dame Prudence à Louise de Savoie y est signifiée par les grands chiffres L dorés sur lesquels se distinguent de petits F rouges et de petits M blancs, ceux de François et Marguerite, ses enfants.
    11v : On retrouve dans la dernière miniature (80 x 125 mm) le Pénitent, cette fois agenouillé en prière devant le Christ en croix, tandis que le Confesseur, assis à l’arrière, lui enseigne à faire acte de contrition et à prier pour demeurer dans la sagesse.
    f. 13v : Cette peinture en pleine-page explicite la Balade, où le haut fait (Hercule et le lion de Némée) et le don (l’auteur offrant son livre) sont mis en parallèle parce qu’ils doivent tous deux recevoir bénéfice de la part des Grâces. En face du poète se tiennent les trois Grâces : Agleya tient une pomme et de l’autre la manche de sa voisine ; Thalia tient une branche et la main d’Euphrosina, qui présente en direction d’Agleya et de l’auteur un plateau rempli de pommes. Or la riche robe de brocart et la coiffe noire et blanche indiquent qu’il faut voir en Euphrosina la dédicataire, Louise de Savoie elle-même, que l’on retrouve figurée avec le précepteur au f. 14v.
    f. 14v : Le médaillon cerné de noir (45 mm de diamètre) figuré en marge des vers de Demoulins représente l’auteur offrant son livre à Louise de Savoie, reconnaissable à sa coiffe noire et blanche déjà présente sous le voile de l’allégorie du f. 13v.

Source des données : Jonas

  • François Demoulins de Rochefort (+1526) | Dialogue sur le jeu
    Incipit référence de l'oeuvre : L'indigne precepteur e monseigneur se trouvant separé de curialle pencee en la ville d'Amboise l'an mil cinq cens et cinq ce present dialogue composa

Textes du manuscrit

Source des données : Mandragore

Enluminures et décors

Intervenants

Anciens possesseurs

Anciennement dans

Historique de la conservation

Source des données : BnF Archives et manuscrits

  • Exemplaire de présentation offert par François Demoulins de Rochefort à Louise de Savoie (dédicace du texte ; portrait au f. 14v) ; François Ier ; bibliothèque personnelle de François Ier (n°158 inscrit par deux fois au f. 1v) ; librairie royale de Fontainebleau ; ancien fonds royal (Inv. fin XVIe siècle, n° 1881 : "Dialogue pour vivre seurement" ; titre XVIIe siècle au f. 1v : " Dialogue a deux personage par lequel ung homme apprend a vivre seurement").

Notes

Source des données : Jonas

Vie du livre

Sources des données