Paris. Bibliothèque nationale de France, Département des manuscrits, Grec 2744

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  • Titre attesté :
    • Centons homériques , Anthologie grecque .
  • Autre forme de la cote :
    • Grec 2744
    • Paris. Bibliothèque nationale de France, Département des manuscrits, Grec 2744
    • Paris. BnF, Grec 2744
  • Conservé à : Paris. Bibliothèque nationale de France, Département des manuscrits
  • Langues : grec
  • Date de fabrication :
  • Écriture :
    • ECRITURE :
      Plusieurs copistes sont intervenus dans ce manuscrit. On peut toutefois isoler deux copistes principaux. L’un a copié les ff. 1-13, l’autre le reste du manuscrit. Le copiste anonyme des Centons homériques inscrit en face de chaque vers le numéro du vers qui lui correspond dans les poèmes homériques. Le texte des Centons homériques se présente dans un ordre perturbé qui ne peut s’expliquer que par un désordre dans le modèle du copiste, dans la mesure où la continuité du texte est parfois rompue entre le recto et le verso. Pour lire le texte dans l’ordre (tel que l’a édité R. Schembra), il faut prendre les folios dans l’ordre suivant : f. 1r-v, f. 8v, f. 8r, ff. 4r-7v, f. 3v, f. 3r, f. 13r-v, f. 2v, f. 2r, f. 10v, f. 10r, f. 9v, f. 9r, ff. 11r-12v.
      Les folios 14r-83v ont été attribués à Démétrios Triclinios (RGK II, 136) par N. Wilson et le Repertorium tandis que P. Degni (p. 215, note 134) les attribue pour partie à Nicolas Triclinès (RGK III, 519), qui est peut-être le frère du premier. Ces deux écritures sont très proches mais A. Turyn a montré que ni l’un ni l’autre n’est responsable de la copie du Parisinus gr. 2744. Il s’agit en fait d’un copiste anonyme, que Turyn nomme le copiste de C (d’après le sigle de ce manuscrit parisien), et qui est un proche collaborateur de Démétrios Triclinios. En effet on trouve souvent la main du copiste C dans des manuscrits où interviennent Démétrios Triclinios et Nicolas Triclinès (par exemple le Marcianus gr. 483, ff. 7r-46r ou encore le Neapolitanus II. E. 17).
      À côté de ces deux copistes principaux, on peut mentionner deux autres mains. En premier lieu celle de Nicolas Triclinès, actif dans le premier quart du XIVe siècle (il date sa copie du Vat. Urb. 126 de 1315/1316), qui a ajouté une épigramme dans le bas du f. 28v (cf A. Turyn, p. 411-412) et qui est responsable des 24 premières lignes, soit des 48 premiers vers, des Centons homériques (f. 1r, identification d’A. Turyn, p. 448). L’écriture du copiste C et de Nicolas Triclinès sont extrêmement proches. La seule chose qui les différencie, aux yeux d’A. Turyn, est l’épaisseur des lettres : les lettres de Nicolas Triclinès sont un peu plus larges et plus épaisses. En second lieu Démétrios Triclinios lui-même qui ajoute des titres de fin ainsi que la mention ἡρωικοὶ ἐλεγεῖοι que l’on trouve sur toutes les pages de ce manuscrit. A. Turyn a en outre relevé quelques notes marginales (p. 412-413) dues au savant de Thessalonique. Dans les Centons homériques il ajoute quelques sous-titres.
      La British Library possède un manuscrit de l’Anthologie grecque dont l’écriture et la mise en page sont très proches, si ce n’est identiques, l’Additional 16 409 (voir D.C. Young, p. 198).
      La note du f. C est du philologue Ph. Brunck. Il remarque l’étendue des lacunes tout en notant l’intérêt du manuscrit : « Ce manuscrit contenait toute l’Anthologie de Planude. C’est dommage qu’il n’ait pas été plus soigneusement conservé. Il en manque un grand nombre de feuilles. Il est écrit correctement et on en peut tirer beaucoup de bonnes leçons pour corriger l’anthologie imprimée ».
      Surface écrite (ff. 1-13) : Marge externe : 18 mm. Marge interne : 5 mm. Marge supérieure : 18 mm. Marge inférieure : 35 mm. 66 vers par page (33 par colonne).
      Surface écrite (ff. 14-83) : Marge externe : 27 mm. Marge interne : 10 mm. Marge supérieure : 20 mm. Marge inférieure : 46 mm. 66 vers par page (33 par colonne).
  • Décoration :
    • DECORATION :
      Les titres, rubriqués, sont de première main. Les marges extérieures portent des titres ou notes copiées à l’encre rouge.
  • Support : MATIERE :
    Les folios de garde A et B sont d’un format inférieur au reste du manuscrit (235×154 mm). L’écart des fils de chaîne est de 21 mm. Le filigrane représente une main tenant un trèfle à trois feuilles. C’est le même papier qui a été utilisé pour les folios de garde 1 et 4 du Parisinus gr. 2722, manuscrit dont l’histoire est en partie liée à celle du Parisinus gr. 2744.
    Le folio de garde C est fait d’un papier différent, sur lequel on peut observer un filigrane qui porte un nom. Les fils de chaîne sont verticaux et leur écart moyen est de 28 mm.
    Le papier des folios 1-13, papier oriental, est opaque. Les fils de chaîne sont verticaux et l’écart est de 45 mm. Les marges des folios ont été restaurées. Le f. 1 est particulièrement endommagé. Il comporte une tache d’encre rouge au verso.
    Le papier sur lequel a été copié l’Anthologie , également oriental, est plus épais et plus opaque encore. Les fils de chaîne sont horizontaux et l’écart moyen est de 50 mm. Le papier est également très endommagé (toute la partie inférieure du f. 27 est manquante et l’angle supérieur externe du f. 81 est également manquant). Les marges ont été restaurées.Le f. 80 forme avec le premier folio de garde postérieure un bifeuillet. Les fils de chaîne sont horizontaux et leur écart moyen est de 26 mm.
  • Aspects codicologiques :
    • FOLIOTATION :
      Les marges supérieures du volume présentent deux systèmes de foliotation. L’un a été tracé à l’encre claire et commence au numéro 105. Il n’est pas continu. Il est possible que cette foliotation date de l’époque où le Parisinus gr. 2744 formait un tout avec le Parisinus gr. 2981, manuscrit qui contient actuellement 94 folios. L’autre foliotation a été inscrite à l’encre noire et numérote les folios de 1 à 83. Le folio 15 est manquant, ce qui fait que le folio 14 a été numéroté 14-15. C’est ce système que nous prenons comme référence.
      En outre une double pagination apparaît dans la marge inférieure d’un certain nombre de folios. La première est en lettres grecques, la seconde en chiffres arabes. Cette dernière est en décalage de 4 folios par rapport à la précédente.
  • Réglure :
    • REGLURE :
      Les deux textes sont copiés sur deux colonnes. La réglure est tracée à la pointe sèche. Les folios des Centons homériques sont restaurés dans les marges, ce qui rend difficile l’observation de la réglure. La réglure semble être du type 24D2 Leroy-Sautel. Pour l’Anthologie grecque la réglure, très effacée, est vraisemblablement du type 20D2 Leroy-Sautel.
  • Reliure :
    • RELIURE :
      L’ouvrage a été relié sous Louis-Philippe. Les plats sont entourés d’un filet doré. Comme l’indique une note manuscrite au f. [II]r, le manuscrit a été restauré en 1971.
  • Estampille :
    • ESTAMPILLES :
      Estampilles utilisées par la Bibliothèque royale au XVIIe siècle (modèle Josserand-Bruno n°1) au f. 1r et par la Bibliothèque nationale au XIXe siècle aux ff. 1r et 83v (modèle Josserand-Bruno n°30).

Présentation du contenu

Source des données : BnF Archives et manuscrits

  • (ff. 1r-13r) Centons homériques, Eudocie, I, vers 1-1716, éd. R. Schembra, Homerocentones, Turnhout, Brepols, 2007 : (f. 1r-v) I, vers 1-128, [titre] [Τὰ λ]εγόμενα Ὁμηρόκεντρα ἃ καὶ κέντρωνες λέγονται ; (f. 2r) I, vers 1120-1186 ; (f. 2v) I, vers 1054-1119, (f. 3r) I, vers 856-921, (f. 3v) I, vers 790-855, (ff. 4r-7v) I, vers 261-789, (f. 8r) I, vers 195-260, (f. 8v) I, vers 129-194, (f. 9r) I, vers 1385-1450, (f. 9v) I, 1319-1384, (f. 10r) I, 1253-1318, (f. 10v) I, vers 1187-1252, (ff. 11r-12v) I, vers 1451-1716, (f. 13r-v) I, vers 922-1053.
    (ff. 14r-83v) Anthologie grecque : (f. 22r) [titre final] τέλος τοῦ ἑκάτου τμήματος, (f. 22v) [titre] ἐν τῷδε τῷ ἑβδόμῳ τμήματι περιέχεται ἕτερικά τινα ἀποφθέγματα, (f. 28v) [titre final] τέλος τοῦ ἑβδόμου τμήματος, (f. 46v) [titre final] τέλος τοῦ τρίτου τμήματος, (f. 47r) [titre] ἐν τῷδε τῷ τετάρτῳ τμήματι ἐπριγράμματα εἰς θεῶν ἀγάλματα, (f. 49v) [titre final] τέλος τοῦ πρώτου τμήματος, (f. 63v) [titre final] τέλος τοῦ δευτέρου τμήματος, (f. 64r) [titre] ἐν τῷδε τῷ τρίτῳ τμήματι ἐπιτάφια ἔχοντι, περιέχεται κεφάλαια τάδε [etc.], (f. 82r) [titre] ἐν τῷ παρόντι τμήματι σκωπτικῷ ὄντι, περιέχεται κεφάλαια τάδε [etc.].

Textes du manuscrit

Source des données : Pinakes

Anthologie grecque [Grec].

Parties du manuscrit

Pinakes

Intervenants

Autres intervenants

Ancien possesseur

Anciennement dans

Historique de la conservation

Source des données : BnF Archives et manuscrits

  • R. Aubreton a proposé de rattacher la partie de ce manuscrit qui contient l’Anthologie aux années 1301-1305. R. Schembra a pour sa part évoqué le XIIIe siècle pour les treize premiers folios. En réalité, les recherches d’A. Turyn ont montré que la partie contenant l’Anthologie est à dater des années 1320 tandis que les Centons homériques ont été copiés autour des années 1315. Pour cette partie initiale, R. Schembra a montré que le manuscrit appartenait à un groupe de témoins (groupe I) qui transmet cette œuvre sous sa forme longue (2354 vers). Le Paris. gr. 2744 porte le sigle A dans cette tradition et est l’un des plus anciens témoins. Les deux textes, copiés à quelques années d’écart, sont probablement issus du scriptorium de Démétrios Triclinios puisque tous deux présentent une mise en page proche (sur deux colonnes, avec 33 vers par colonne), tous deux sont copiés dans des écritures proches. Dans les deux témoins on peut reconnaître l’intervention de Nicolas Triclinès et de Démétrios Triclinios. Si l’Anthologie a probablement été copiée à Constantinople, on peut supposer que Triclinios l’a annotée à Thessalonique, ville où ont pu être copiés les Centons homériques.
    Ce manuscrit est le reflet de la première édition unifiée de l’Anthologie grecque revue par Planude (selon la recommandation de Planude lui-même au f. 81v du manuscrit autographe de Venise, le Marcianus gr. 481), mise en forme par le philologue byzantin Démétrios Triclinios. Cette édition préparée par les soins de Démétrios Triclinios peut donc être datée des alentours de 1320, notamment sur des critères paléographiques (les esprits tracés par Démétrios Triclinios sont carrés à partir de 1319, cf A. Turyn, p. 449). C’est donc Démétrios et non Planude qui est à l’origine de la forme unifiée de l’Anthologie, forme que l’on retrouvera dans l’editio princeps de Janus Lascaris (1494, Florence). Le soin apporté à la copie de ce livre montre qu’il est le résultat d’un travail d’édition. Le modèle du manuscrit parisien est le célèbre manuscrit de la Biblioteca Marciana, dans lequel A. Turyn a pu reconnaître l’intervention du copiste de C (au f. 9r). Le fait que le copiste de C ajoute dans le Marcianus gr. 481 une épigramme montre premièrement que l’autographe de Planude était bien son modèle, deuxièmement qu’il avait un second modèle. Cette seconde source est probablement le manuscrit de Constantin Céphalas, à partir duquel Planude avait lui-même révisé son édition. Le copiste du Paris. gr. 2744, qui effectue cette double collation, était donc probablement un érudit. Un certain nombre de corrections et de conjectures qu’il effectue vont dans ce sens (voir A. Turyn, p. 421). Les deux modèles du manuscrit de Paris sont des indices importants pour le lieu de copie qui devait être Constantinople, attendu que les manuscrits de Planude et le manuscrit de l’Anthologie de Constantin Céphalas devaient toujours s’y trouver autour des années 1320. A. Turyn n’exclut pas que Démétrios Triclinios ait apporté ces corrections à Thessalonique, après que lui a été remis le travail qu’il avait demandé (voir p. 421). À ce jour trois apographes de ce manuscrit sont connus, l’Ambrosianus A 161 sup, le Laurentianus 31.28 et le Parisinus gr. 2740. Le manuscrit de Florence a été copié et révisé par Démétrios Chalcondyle en 1466, ce qui implique la présence en Italie, à cette date, du Parisinus gr. 2744.
    L’état délabré du manuscrit est, aux yeux de R. Aubreton (p. 77 et 85), un indice qui fait signe vers une utilisation de ce manuscrit pour une édition imprimée de l’Anthologie, peut-être l’édition aldine. L’hypothèse est d’autant plus crédible que des traces de doigts salis par de l’encre apparaissent régulièrement dans le volume (voir les marges supérieures des ff. 18, 19, 21 par exemple).
    Un sommaire du f. Ar indique qu’après son arrivée à Paris ce codex a été complété par une centaine de feuillets qui contenaient des textes rhétoriques. Or ces feuillets ont été séparés de l’actuel Parisinus gr. 2744 peu de temps avant la rédaction du catalogue de Fr. Sévin, c’est-à-dire peu de temps avant 1740. Ils constituent aujourd’hui le Parisinus gr. 2981.
    Ce manuscrit faisait partie de la bibliothèque de Catherine de Médicis. Il ne provient pas pour autant des collections du cardinal Ridolfi. C’est probablement une acquisition de la reine (voir Jackson, p. 204). Il est entré à la Bibliothèque royale entre 1645 et 1682 sous la cote 2814.

Notes

Source des données : BnF Archives et manuscrits

  • CAHIERS :
    D’après les calculs de R. Aubreton, le manuscrit de l’Anthologie comprenait à l’origine treize cahiers. Beaucoup de folios sont tombés, ce qui fait qu’il manque actuellement le quaternion α’, les ff. 1-2 du quaternion β’, les quaternions θ’, ι’, ια’ et le double feuillet initial du quaternion ιγ’. Les folios restants ont été reliés dans le désordre. Dans l’état actuel, le manuscrit comporte 82 folios, le folio 80 étant un ajout postérieur. R. Aubreton a montré que le f. 33 du Parisinus gr. 2722 appartient au Parisinus gr. 2744, où il doit être placé juste avant le f. 29.
    PIQÛRES :
    Absence de piqûres.

Bibliographie

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Sources des données