Paris. Bibliothèque nationale de France, Département des manuscrits, Latin 9768

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  • Titres attestés :
    • Nithardus, De dissensionibus filiorum Hludovici Pii libri quattuor, Flodoardus, Annales
    • Nithardus, De dissensionibus filiorum Hludovici Pii libri quattuor. Flodoardus, Annales
    • Nithardus, De dissensionibus filiorum Hludovici Pii libri quatuor (1-18r). Flodoardus Remensis,Annales (19v-46v).
  • Autre forme de la cote :
    • PARIS. Bibliothèque nationale de France, Manuscrits, lat. 09768
    • Bibliothèque nationale de France. Département des manuscrits -- Manuscrit. Latin 9768
    • Paris. Bibliothèque nationale de France, Département des manuscrits, Latin 9768
    • PARIS, Bibliothèque nationale de France, Manuscrits, lat. 09768
    • Paris. BnF, Latin 9768
  • Conservé à : Paris. Bibliothèque nationale de France, Département des manuscrits
  • Date de fabrication :
  • Lieu de fabrication :
  • Écriture :
    • Minuscule caroline tardive de deux mains d'époques différentes : la première, de la fin du Xe s., est responsable de la copie des cinq premiers cahiers ; le copiste utilise le w, en capital dans les noms propres (ex. f. 28v Willelmus, Waldricus), tandis qu'il note avec deux u la forme minuscule du w, comme c'est le cas étrangement dans le nom du souverain Lodhuuuicus (sic, f. 13v) et dans les passages rédigés en langue vernaculaire (f. 13v). Le sixième et dernier cahier est dû à une seconde main travaillant au XIe s. ; il faut toutefois noter que le changement se produit à la 10e ligne du f. 39ra après le mot qualiter (éd. Lauer, 1905, p. 112, 4) et que de ce fait l'interruption à cet endroit est difficilement explicable. Bien qu'elle conserve autant que possible les principaux caractères de la première main, comme par ex. la lettre H capitale caractéristique en forme de K ou le A capital, l'écriture de la seconde main se distingue notamment par ses d minuscules, ses e cédillés et ses abréviations pour pro qui ont des formes différentes (voir Couderc, 1895, p. 721). — Nombreuses annotations de deux ou trois mains des XVI-XVIIe s., dont probablement celles de Pithou, Petau et Besly (voir Lauer, 1905, p. xxxvi)
  • Décoration :
    • Petites initiales à l'encre avec rehauts de couleur verte
  • Support : parchemin / Parch.
  • Aspects codicologiques :
    • Constitué de six cahiers, dont un irrégulier: I8 (1-8), II8 (9-16), III6 (17-22), IV8 (23-30), V8 (31-38), VI8 (39-46)
  • Réglure :
    • 33 / 34 lignes
  • Reliure :
    • Reliure italienne du XVIIIe s. (vers 1760) en parchemin naturel blanc jauni, cote du Vatican dorée au dos : « 1964 » ; la datation de la reliure est obtenue grâce aux filigranes des feuillets de garde en papier: garde initiale, une fleur de lys dans un cercle et garde finale, une inscription VITTORI, sont proches de filigranes italiens des années 1760 (Heawood, 1950, n° 1591-1594)

Manifeste IIIF

Présentation du contenu

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  • Anonyme | Serments de Strasbourg

Textes du manuscrit

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Historique de la conservation

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  • L'Histoire des fils de Louis le Pieux de Nithard et les Annales de Flodoard de Reims composent la portion parisienne d'un recueil de textes historiques. La majeure partie de ce recueil, qui contient l'Histoire des Bretons de Nennius, une vie de St-Germain d'Auxerre et de nombreux varia, se trouve au Vatican sous la cote Reg. lat. 1964 (voir Mommsen, MGH Auct. Ant. 13, Berlin, 1894, p. 119-120, ms. siglé M de l'éd. et Lot, 1934, p. 2 et p. 13-15 qui donne l'origine du texte comme anglaise et dont les réécritures nombreuses, Lot parlait de «réfection du texte», ont pu avoir lieu circa 944-945 ; suivi par Dumville, 1985).
    Parmis ces textes, l’œuvre presque autobiographique du petit-fils de Charlemagne, Nithard (c. 800-845), n'est connue que par cet unique témoin complet. Nithard rédigea cet opuscule à la demande de Charles le Chauve aux côtés de qui il s'était rallié durant les luttes de successions déclenchées par la mort de Louis le Pieux († 840). À la suite d’Angilbert, son père, Nithard devint l’abbé laïc du monastère de Saint-Riquier (à partir de 843) peu de temps avant sa mort sur le champ de bataille, probablement face aux Normands. Son ouvrage, transmis sans titre, laisse supposer un état inachevé, raison possible pour laquelle, bien que connu localement, il ne fut pas diffusé au Moyen Âge (voir Brunhölzl, 1991, p. 152-155).
    Il a probablement été réalisé dans un scriptorium du nord est de la France : soit à Saint-Riquier même, où devait se trouver l'original du texte, soit à Saint-Médard de Soissons. Qu'il y ait été copié ou non (voir de Poerck, 1956 et Tabachovitz, 1958), il a dû passer en possession de Saint-Médard au plus tard au XIe s. comme le laissent supposer trois indices particulièrement révélateurs (indiqués par Couderc, 1895, p. 722, suivi par Lauer, 1905, p. xxxvi): 1) Le texte au f. 11rb comporte une addition à la version primitive (voir Müller, 1907, p. 30,30-31,35), intégrée au texte de la main du copiste : « Cumque Suessonicam peteret (…) is ita peractis ». Le passage où il est question de la translation des reliques de St-Médard et d'autres à Soissons a été encadré en vermillon et signalé par trois croix de même couleur. Dans la marge, une main du XIe s., différente de celle des copistes, a ajouté les noms d'autres saints dont les reliques se trouvent aussi à St-Médard, avec la précision : in basilicam ubi nunc quiescunt (voir aussi Lifshitz, 1992, p. 330-331).
    2) Au f. 22ra, une glose ajoutée dans l'interligne par une main qui pourrait être celle responsable du sixième cahier vient préciser où Rodulfus [Raoul] est couronné roi en 923 : in monasterio Sancti Medardi (éd. Lauer, 1905, p. 14 n. r et 3).
    3) Enfin, un monogramme nota signale au f. 28rb le passage où Ingrannus [Engrand], doyen de Saint-Médard, est ordonné évêque de Laon (éd. Lauer, 1905, p. 54).

    Datée du Xe s. (Brunhölzl, 1991, p. 155), la copie remonte probablement à la toute fin de ce siècle, voire au commencement du suivant (Delisle, Cab. des ms. III, p. 266, qui avait révisé la datation donnée dans son Invent.). En effet, le ms. ne peut avoir été copié au IXe s. (cf. par ex. McKitterick, 1980, p. 32) pour la raison que l’œuvre de Nithard et le début de celle de Flodoard sont de la même main et que ce dernier a composé ses Annales jusqu'en 966, l'année de son décès. De plus, le sixième cahier est d'une écriture encore plus récente (Couderc, 1895, p. 721). Il s'agirait alors d'une réfection effectuée au XIe s. par la seconde main, qui copie les additions aux Annales pour les années 976-978 (f. 46).

    Bien que nous ignorions les circonstances de son déplacement de Soissons, le ms. se trouva dans la bibliothèque de l’abbaye de Saint-Magloire de Paris au début du XVe s. (cf. Delisle, Cab. des mss., II, p. 407), ainsi que le prouve une note au f. 93 de la portion aujourd'hui à la Vaticane : « frère Pierre le riche, Saint Magloire » (Mommsen, 1894, p. 119). Le ms. passa de la bibliothèque de Saint-Magloire à celle du chanoine Jean de Saint-André, d'après une note de Claude Fauchet (1530–1601) au Vatican, Ottoboni 2537, f. 1r : «… Autre Flodoard, preste de Reims, a escrit des Annales depuis l'an 919 jusque l'an 966. L'original qui fut de Saint-Magloire est ès mains dudit de Saint-André et j'ai la coppie de saint Victor » (d'après Couderc, 1895, p. 723). Cette copie de Saint-Victor passée entre les mains de Claude Fauchet est l'actuelle compilation historique de Paris, Bnf, lat. 14663 (voir Lauer, 1905, p. xxxi). Copié au XVe s., ce ms. contient en fin de volume les œuvres de Nithard (f. 279) et de Flodoard (f. 289) ; une note du copiste confirme la provenance de son modèle : « non plus reperi de ista cronica, quam habui de monasterio Sancti Maglorii Parisiensis, que ibidem reperitur scripta de littera vetustissima » (f. 289 ; voir Delisle, Cab. des mss., II, p. 258 n. 1).
    Au siècle suivant, il entra en possession de Paul Petau (1568-1614), dont le volume conserve la cote de sa bibliothèque « Q 50 » et l'ex-libris « Petavius » (f. 1). Il fît partie des mss. vendus par le fils de Petau à la reine Christine de Suède (1626-1689), puis, avec les autres mss. offerts par la souveraine, il entra à la Bibliothèque Vaticane, dont il porte la cote 1964 au dos et sur le f. 1 (cote barrée).
    Le 4 juillet 1797, les Français saisirent le ms. à la Bibliothèque Vaticane suite au traité de Tolentino, mais seule la portion contenant le texte de Nithard fut reçu de Rome: « Cod. membr. in fol. varia manu exarat. saec. XI. Continet Nithardi Angilberti de dissidiis Filiorum Ludovici Pii libros quatuor: accedit pag. 19. Flodoardi Presbyteri Chronicon res complectens penes Francos gestas. Divisibilis in duas partes » (Recensio manuscriptorum codicum qui ex universa bibliotheca vaticana selecti iussu domini nostri Pii VI pontifici maximi, prid. id. iul. an. MDCCLXXXXVII, procuratoribus Gallorum iure belli, seu pactarum induciarum ergo, et initae pacis traditi fuere, Leipzig, 1803, p. 119, n° 456, coté MCMLXIV).

    Finalement scindé en deux parties inégales, le restant du ms. se trouve toujours dans Vatican, Reg. lat. 1964 (folioté 47-203). Le volume ne fit pas partie des restitutions de 1815 à la suite d'un accord secret conclu entre Marini, le commissaire pontifical, et la direction de la Bibliothèque. Cet accord qui consista à échanger l'oeuvre de Nithard réclamée contre un ms. grec fut révélé en 1884 lors de la publication posthume du rapport de Marini. On trouve toute l'histoire relatée par L. Delisle dans son introduction aux Recherches sur la librairie de Charles V, t. 1, Paris, 1907, p. XVIII-XXII, intitulée Souvenirs de jeunesse (voir Laffitte, 2007a, p. 94 et Laffitte, 1989/2, p. 306). — Récolé le 21 avril 1887.

Notes

Source des données : Biblissima

  • Observations sur les Serments de Strasbourg et sur le ms. BNF, latin 9768 / par Illo Humphrey, Auxerre : Société des fouilles archéologiques et des monuments historiques de l'Yonne, 1999

Bibliographie

  • L. Delisle, Le cabinet des manuscrits de la Bibliothèque nationale, 4 tomes, Paris, Imprimerie nationale, 1868-1891 (réimpression 1978)
  • Trésors carolingiens, Paris, Bibliothèque nationale de France, Paris, 2007, n° 27

Vie du livre

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