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Source des données : BnF Archives et manuscrits
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« Monseigneur saint Jeroisme dit ceste auctorité... »
«... nous faisons tesmoingnage de verité à vous tous et le commandons à Dieu. Explicit le livre de la Legende dorée »
Le succès de la Legenda Aurea du frère dominicain Jacques de Voragine, compilation de quelques 180 vies de saints rédigée dans la seconde moitié du XIII e siècle, est à l’origine des nombreuses traductions françaises que l’on en connaît. La traduction réalisée par Jean de Vignay est celle dont on possède le plus grand nombre de témoins. Prolifique traducteur originaire de Normandie, il aurait travaillé dès les années 1330 à la cour de Philippe VI de Valois et Jeanne de Bourgogne, reine à qui il dédia de nombreuses traductions, dont celle-ci. La traduction de la Legenda Aurea intervint peu après son premier chantier (le Speculum Historiale de Vincent de Beauvais ) et en tous cas avant 1348, date à laquelle Richard de Montbaston data et signa le premier exemplaire conservé de la Légende Dorée dans la traduction de Jean de Vignay (BNF, Mss., Français 241). Dès 1401-1402 apparaît à la suite de certaines Légende Dorée de Jean de Vignay un ensemble de 46 vies de saints, regroupées sous l’appellation de Festes nouvelles . On ne sait rien de leur auteur sinon qu’il était maître en théologie de l’ordre des Carmes, ce qui permit de le rapprocher de la figure de Jean Golein (décédé en 1403), théologien, nonce du pape en Avignon et traducteur renommé du roi Charles V. C’est donc à un ensemble d’une douzaine de manuscrits comportant Légende Dorée et Festes nouvelles qu’appartient le Français 243. Les quelques éditions critiques consacrées au texte de Jean de Vignay (cf. Hamer et Russell, 1989, p. 141 ; Bengtsson, 1996, p. XVI) démontrent que ce manuscrit (communément désigné Eb) fut réalisé à Paris dans le premier tiers du XV e siècle en prenant pour modèle le manuscrit BnF, Mss., Français 184 (désigné Cb). C'est ce que confirment la similitude des singularités textuelles et les corrections marginales apportées au manuscrit par rapport à son modèle. Le texte des Festes nouvelles ne fait pas exception (cf. Hamer, 1985, p. 255). Fait intéressant quant au mode de travail du ou des copistes de l’époque, la table des matières présente un ordre qui n’est pas entièrement suivi dans le texte. Ainsi la table des ff. 2-3v présente-t-elle à la suite les vies des saints Calixte, Léonard, Denis et Lucas alors que le texte présente à la suite saints Denis (f. 292v), Calixte (f.294), Léonard (f. 294v) et Lucas (f. 297). Vida Russell fait apparaître que parmi les trente-deux manuscrits de la Légende Dorée de Jean de Vignay étudiés, seuls sept présentent une table des matières en concordance avec le texte. L’auteur suggère que les tables aient été copiées par un scribe à partir d’un manuscrit différent de celui ayant servi à copier le texte. Cette inversion étant commune au Français 184, le texte pourrait donc avoir été copié sans que l’on ne se préoccupe de vérifier l’ordre de la table des matières.
Le Français 184, sur lequel fut très vraisemblablement copié le texte du Français 243, présente quant à lui des tranches peintes aux armes et devise de Raoul VI de Gaucourt (Paulin Paris, Les manuscrits françois de la bibliothèque du roi , Paris, 1838, vol. 2, p. 88-91, n°6845 3 ). Raoul de Gaucourt fut d’abord valet de Charles VI avant de rejoindre le parti des Orléanais en 1411, date à laquelle il devint chambellan de Charles d’Orléans. Bailli de Harfleur en 1415, il fut fait prisonnier pendant dix ans par les Anglais puis devint chambellan de Charles VII. On peut émettre l'hypothèse que Charles d'Orléans (si le Français 243 est identifiable avec la Légende dorée en français citée dans son inventaire de 1417) ait fait copier le manuscrit de son chambellan entre 1411 et 1415. La datation du décor n'est pas incompatible avec cette hypothèse.
La première miniature (f. 1) qui introduit la Préface de Jean de Vignay est proche des représentations du service funéraire de l’atelier du Maître de Boucicaut (cf. Maddocks, 1990), qui accompagnent généralement le texte des Vêpres des livres d’heures, où trois figures à droite assistent à la lecture de l’office à gauche. Si l'artiste du Français 243 a adopté des éléments du style et de l’iconographie de l’atelier parisien, son traitement en est, selon Hillary Maddocks, au mieux une imitation. L’auteur attribue l’enluminure à un suiveur ou imitateur du Maître de Boucicaut et la date aux environs de 1415. La miniature frontispice (f. 4) représente l’Avent. La Trinité avec anges et évangélistes apparait dans le ciel, flanquée des saints Jean-Baptiste et Jean l’Evangéliste, au-dessus de la Vierge et l’Enfant devant lesquels s’agenouillent des saints masculins. Il s’agit d’une composition attendue pour un frontispice de Légende dorée , à l’exception de la mandorle de la Vierge, supportée par un croissant doré reposant sur un orbe doré. Le croissant symbolise ici la Lune et l’orbe le Soleil : c’est une allusion à la description de la femme du XII e chapitre de l’Apocalypse, identifiée depuis saint Bonaventure au XIII e siècle avec la Vierge et donc avec l’Eglise.
Source des données : Jonas
Source des données : Mandragore
Possiblement réalisé pour Charles d'Orléans (1394-1465). L’inventaire des livres de celui-ci, à Blois en 1417 (Archives Nationales, K 500, n°5) fait en effet état d’une « Legende doree en françois complette ; semblablement couvers [de cuir rouge marqueté] ». L’inventaire réalisé à Blois après son retour de captivité (1440) mentionne « 53. Une Legende doree en françois, enluminee d’or, lettre courant, couverte de cuir vermeil marqueté, rendue et recouvree de Simonnette, femme de chambre de feue Madame d’Orléans la jeune. Donnee a Madame d’Estampes ». Présent dans la librairie de Charles d'Angoulême (1459-1496), neveu du précédent (tranches peintes à ses armes, cf. supra ) ; mentionné dans son inventaire après décès : « 14. Item, la Légende dorée, escript en françoys et à la main en parchemin, historié, couvert de drap d’argent à deux fermoers, l’un aux armes de mad. dame et l’autre aux armes de mond. sr ». C’est à cette reliure de drap d’argent que correspondent les reports présents sur les anciennes contregardes. Le possible passage de ce manuscrit de Charles d'Orléans à son neveu Charles d'Angoulême est problématique car le volume ne figure pas dans l'inventaire des livres de Jean d'Angoulême dressé en 1467. Bibliothèque personnelle de François Ier ; ancien fonds royal.
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