Paris. Bibliothèque nationale de France, Département des manuscrits, Grec 2775

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  • Titre attesté :
    • Hésiode, Xénophon, Philostrate d'Athènes.
  • Autre forme de la cote :
    • Grec 2775
    • Paris. Bibliothèque nationale de France, Département des manuscrits, Grec 2775
    • Paris. BnF, Grec 2775
  • Conservé à : Paris. Bibliothèque nationale de France, Département des manuscrits
  • Langues : grec
  • Date de fabrication :
  • Écriture :
    • ECRITURE :
      Plusieurs copistes interviennent dans ce manuscrit hétéroclite. R. Stefec en dénombre cinq qui présentent des affinités (p. 72 et 79-80). Il nomme le premier scribe A et lui attribue les ff. 1r-91r (onze premières lignes), 106r (six premières lignes), 116r-119v, 140v (à partir de la douzième ligne)-143v, 150r-198r. Il identifie ce copiste anonyme avec celui qui est responsable des 140 premiers folios de l’Ambrosianus F 88 sup, manuscrit copié à Venise en 1462. D’après une note d’A. Tselikas dans le fichier bibliographique de la Bibliothèque nationale de France ce copiste est le même que celui du Parisinus gr. 2045 (ff. 3r-87v). Et de fait la comparaison de l’écriture de A et de celle du copiste du Parisinus gr. 2045 conduit à la conclusion de l’identité du scribe dans ces deux témoins. Le second scribe, que nous nommons ici B, est responsable des ff. 91r (à partir de la douzième ligne)-105v et 106r (à partir de la sixième ligne)-115v. Dans le fichier bibliographique, A. Tselikas propose d’attribuer la copie de ces folios à Andréas, prêtre et protonotarios à Chandax en Crète (PLP 926, RGK II 24, VG 29). Andréas a travaillé dans l’atelier de Michel Apostolis et a copié les ff. 168r-234v du Vaticanus Urb. 117, daté de 1464. D’après une identification d’A. Tselikas (fichier bibliographique), les ff. 121r-122v ont été copiés par Georges Alexandrou (RGK, II 72), copiste actif dans la seconde moitié du XVe siècle. Il intervient également dans les marges des folios 124 et suivants. R. Stefec a montré que Georges Alexandrou a corrigé dans ce manuscrit tous les textes de Philostrate en les contaminant avec deux autres manuscrits. On observe en effet dans cette écriture les φ triangulaires et les γ en forme de V qui caractérisent la main de ce copiste. Un quatrième copiste, que l’on nomme C, est responsable des ff. 124r-140v (jusqu’à la douzième ligne). Il utilise une encre brune et son écriture a tendance à pencher sur la droite. Un copiste D commence son travail au f. 144r et le termine au f. 149v. Il utilise une encre gris clair. Son écriture est plus large et plus arrondie que celle des autres scribes de ce manuscrit. On peut enfin isoler une sixième main qui ajoute des commentaires dans les marges des Héroïques (ff. 58v-71v). Cette écriture penche légèrement sur la droite et est plus régulière que celle du copiste A.
      Les ff. 37v-38r, 45r-49v, 120r-v, 123r-v, 198v sont blancs.
      Le pinax du f.[A]v est de la main de Nicolas Sophianos. Un peu en-dessous un annotateur a copié un fragment de Praxiphane.
  • Décoration :
    • DECORATION :
      Sont rubriqués les initiales, initiales ornées, sous-titres et gloses.
  • Support : MATIERE :
    Les différents papiers du corps du manuscrit sont pliés in-quarto. L’écart moyen des fils de chaîne du premier papier (ff. 1-49) est de 35 mm et le filigrane représente une tête de bœuf surmontée d’une fleur à sept pétales elle-même surmontée d’une croix. Ce filigrane est proche du numéro 70 539 dans le répertoire en ligne de Piccard (marque attestée en 1465). Dans le cahier suivant, ff. 50-57, le filigrane représente une balance inscrite dans un cercle. Cette marque est voisine du numéro 2493 dans le répertoire de Briquet (marque attestée entre 1473 et 1475). L’écart moyen des fils de chaîne de ce papier est de 36 mm. Dans les cahiers suivants, aux ff. 58-123, le filigrane est constitué par trois monts dans un cercle et surmontés d’une croix. On retrouve cette marque aux ff. 174-198 (et sur les trois premiers folios de garde postérieure qui constituent la fin du dernier cahier). Cette marque est proche du numéro 11 882 dans le répertoire de Piccard (marque attestée en 1457 et 1459). L’écart moyen des fils de chaîne est de 32 mm. Le filigrane suivant (ff. 124-131) est une tête de bœuf surmontée d’une fleur à huit pétales. Il est très proche du numéro 69399 dans Piccard (marque attestée en 1462). L’écart moyen des fils de chaîne est de 35 mm. Un autre filigrane représente trois monts surmontés d’une croix (ff. 132-143). Il est voisin du numéro 11 713 dans le répertoire de Briquet (attesté à Bologne en 1482). L’écart moyen des fils de chaîne est de 32 mm. Cette marque diffère des trois monts des ff. 144-151, qui ne sont pas surmontés d’une croix et qui sont voisins du numéro 11 656 dans le répertoire de Briquet. Elle est très courante et est attestée au quinzième siècle entre 1438 et 1472. Du f. 152 au f. 173 on trouve un filigrane qui a pour motif un chien avec collier qui est très proche du numéro 3612 dans le répertoire de Briquet (marque attestée à Palerme en 1457).
    Les deux folios de garde antérieure et les trois derniers folios de garde postérieure sont également pliés in-folio. L’écart moyen de leurs fils de chaîne est de 32 mm et leur filigrane représente un chapeau de cardinal proche du numéro 3370 dans le répertoire de Briquet (marque attestée entre 1465 et 1469).
  • Composition :
    • [I-II]+1-198+[I-VI]
  • Format :
    • 215×150 mm
  • Aspects codicologiques :
    • FOLIOTATION :
      Foliotation moderne dans l’angle supérieur externe à l’encre noire. Le numéro vingt a été omis.

      CAHIERS :
      Le manuscrit comporte 21 cahiers qui sont tantôt des quaternions tantôt des quinions. Les trois derniers folios du dernier cahier sont blancs.
      4×10 (40) + 3×8 (64) + 5×10 (114) + 2×8 (130) + 1×12 (142) + 1×8 (150) + 1×10 (160) + 1×12 (172) + 2×10 (192) + 1×8 (200)

      SIGNATURES :
      Les cahiers sont signés dans la marge inférieure interne de α’ à στ’ puis de α’ à ιε’. Au début du treizième cahier, soit au f. 124r, le premier système de signatures est doublé par un second système qui va de α’ à [η’].

      PIQÛRES :
      Absence de piqûre visible.
    • 215×150 mm
      [I-II]+1-198+[I-VI]
  • Réglure :
    • REGLURE :
      Les cahiers ont été réglés très fermement à la pointe sèche. La réglure connaît de légères variations tout au long du manuscrit. Dans un premier temps (ff. 1-41), elle est du type 30D1 Leroy-Sautel. Dans les marges des rectrices plus serrées ont été tracées pour accueillir les scholies. Du f. 42 au f. 49, la réglure est du type 00D1. Aucune rectrice n’a été tracée dans les marges. Les folios blancs ont été réglés également. Aucune réglure ne s’observe sur les ff. 50-57. Du f. 58 au f. 198 la réglure alterne entre les types 22D1b, 23D1d et 32D1b Leroy-Sautel. Le copiste écrit une rectrice sur deux. Les trois derniers folios du dernier cahier, qui sont blancs, n’ont pas été réglés.
      Les deux folios de garde antérieure et les trois derniers folios de garde postérieure (auxquels il convient d’ajouter le folio qui sert de contre-garde au plat inférieur) ont été réglés très fermement à la pointe sèche sur deux colonnes. Outre les lignes de justification, on compte sept lignes verticales supplémentaires (qui, dans le manuscrit actuel, se trouvent à l’horizontale). Les marges inférieures n’étant pas visibles, il est impossible de déterminer l’existence ou non de lignes horizontales.
  • Reliure :
    • RELIURE :
      Reliure à la grecque en maroquin brun, peut-être contemporaine de l’écriture du manuscrit. Les plats supérieur et inférieur sont ornés de filets estampés à froid, le centre étant occupé par des entrelacs. Le dos est orné de simples croisillons. Le reste d’un fermoir partant du plat inférieur s’observe encore. Les chants sont rainurés et sur les tranches on peut lire le titre HESIOD[I] OPERA. XENOPHONT[IS]. La notice de Du Cange a été collée au f. [I]r.
  • Estampille :
    • ESTAMPILLES :
      Estampille utilisée par la Bibliothèque royale au début du XVIIe siècle (modèle Josserand-Bruno n°4) aux ff. 1r et 198v.

Présentation du contenu

Source des données : BnF Archives et manuscrits

  • (f. Av) Fragment 22b de Praxiphane, éd. F. Wehrli, Phainias von Eresos. Chamaileon. Praxiphanes [Die Schule des Aristoteles vol. 9, Basel, Schwabe, 1969] : [incipit] ἰστέον μέντοι ὡς Ἀρίσταρχος καὶ Πραξιφάνης, ὁ μαθητὴς Θεοφράστου καὶ πολλοὶ ἕτεροι ὀβελίζουσι τὸ προοίμιον.
    (ff. 1r-44r) Hésiode, Les Travaux et les Jours et scholies, éd. A. Pertusi, Scholia vetera in Hesiodi opera et dies, Milan, Società editrice "Vita e pensiero", 1955 : [absence de titre].
    (f. 44r) Notes grammaticales : [incipit] ἔκθλιψις, ἐπὶ ἐμὸς ἐπ’ἐμοί.
    (f. 44v) À propos du mot σικχός le copiste insère une citation du De capienda ex inimicis utilitate de Plutarque (87 A-B).
    (f. 44v) Manuel Philès, Carmina, poèmes I, 243, 242, 244, 245, éd. E. Miller, Manuelis Philae Carmina, Paris, 1855-1857 : [absence de titre].
    (ff. 50r-57v) Xénophon, Constitution des Lacédémoniens : [titre] Ξενοφῶντος λακεδαιμονίων πολιτεία.
    (ff. 58r-119v) Philostrate d’Athènes, Héroïques : [titre] Φιλοστράτου Ἡρωϊκά.
    (ff. 120r-122v) Philostrate d’Athènes, Lettres et entretiens, éd. C.L. Kayser, Flavii Philostrati opera, vol. 2, Leipzig, Teubner, 1871, p. 225-260 : (f. 121r-v) Entretien I, [titre] Φιλοστράτου Φλαβίου λημνίου σοφιστοῦ, περὶ ἐπιστολιμαίου χαρακτῆρος ; (ff. 121v-122v) Lettre 73, [titre] Φιλόστρατος, Ἰουλίᾳ Σεβαστῇ.
    (ff. 124r-198r) Philostrate d’Athènes, Vie des sophistes : [titre] Φιλόστρατος.

Textes du manuscrit

Source des données : Pinakes

Hésiode : Les travaux et les jours [Grec].

Jean Tzetzès (1110-1180?) : Glossae in Hesiodi opera et dies [Grec].

Varia (Grammatica) [Grec].

  • Œuvre associée : Varia (Grammatica)
  • Feuillets : 044
  • Incipit : ἔκθλιψις, ἐπὶ ἐμὸς ἐπ’ἐμοί

Varia (Grammatica) [Grec].

Intervenants

Autres intervenants

Anciens possesseurs

Anciennement dans

Historique de la conservation

Source des données : BnF Archives et manuscrits

  • R. Stefec propose une datation de ce manuscrit au troisième quart du XVe siècle (p. 72). Les filigranes indiquent de façon plus large la seconde moitié du XVe siècle. Le lieu de copie des diverses unités codicologiques de ce manuscrit n’est pas connu mais la présence des mains de Georges Alexandrou et d’Andréas peut faire penser à la Crète. Le nom du premier possesseur est inconnu. On observe néanmoins que dans la marge supérieure du f. 1r l’ancienne cote du manuscrit a été inscrite par-dessus une mention qui a été au préalable effacée. Peut-être s’agissait-il là du nom d’un possesseur. On sait que ce manuscrit a fait partie de la bibliothèque de la famille de Mesmes, initiée par Henri de Mesmes. La duchesse de Vivonne, fille de Henri II de Mesmes, a offert à Jean-Baptiste Colbert, en mai 1679, un grand nombre de manuscrits de sa bibliothèque. Le Paris. gr. 2775 fait partie de ce lot. Au dos du dernier folio de garde se trouve une indication de prix (7,6 sous) qui est caractéristique des manuscrits issus de la famille de Mesmes (D. Jackson, p. 91).
    Les manuscrits de la bibliothèque de Colbert ont été intégrés à la Bibliothèque royale à partir de 1732. La cote 3299.3 a alors été attribuée à ce manuscrit par l’abbé de Targny, chargé du département des manuscrits de la Bibliothèque du roi jusqu’en 1737. Cette cote fut éphémère puisque l’actuelle cote date de 1740.
    D’après les travaux de L. de Lannoy, les Héroïques de Philostrate ont été copiés sur un manuscrit de la British Library du début du XVe siècle (Regius 16 C XXIII), qui est lui-même une copie du Paris. gr. 1698, manuscrit copié sur papier oriental au début du XIVe siècle. Quant à la Vie des sophistes qui occupe la fin du Paris. gr. 2775, R. Stefec a pu montrer que ce manuscrit est un apographe de l’Oxoniensis Coll. Nov. 261, manuscrit copié par Démétrios Chalcocondyle avant 1476. D’après R. Stefec, les variantes introduites dans le texte de Philostrate par Georges Alexandrou proviennent d’un manuscrit copié par Michel Apostolis, le Paris. gr. 3059. Alexandrou a aussi utilisé pour améliorer son modèle le Marcianus gr. 392 comme en témoignent des marginalia de sa main (p. 76 et 80). Le Paris. gr. 2775 a servi à trois reprises de modèle pour la Vie des sophistes : les Parisini gr. 1697, 1762 et les Londinenses Harl. 5638 et 5663 (autrefois un seul et même manuscrit) en sont des apographes.
    Au dos du folio de garde postérieure [III] une note latine a été apposée : « Dominus vobiscum Andriomenus ».

Bibliographie

  • D. Jackson, « Greek Manuscripts of the De Mesmes Family », Scriptorium, 63, 2009, p. 89-120
  • D. Speranzi, (éd), Omero, i cardinali e gli esuli. Copisti greci di un manoscritto di Stoccarda, Clásicos Dykinson Monografías, Madrid, Dykinson, 2016
  • D. Speranzi, « Codici greci appartenuti a Francesco Filelfo nella biblioteca di Iano Laskaris », Segno e Testo, 3, 2005, p. 467-496
  • R. Stefec, « Die Handschriften der Sophistenviten Philostrats », Römische historische Mitteilungen, 56, 2014, p. 137-206
  • R. Stefec, « Zur Überlieferung und Textkritik der Sophistenviten Philostrats », 2010, p. 63-93
  • T. Martínez Manzano, Historia del fondo manuscrito griego de la Universidad de Salamanca, Obras de referencia, Salamanca, Universidad de Salamanca, 2015

Sources des données